La rupture
Cet instant qui nous fait basculer des arts appliqués à la dimension de l’artiste.
Du « rendre beau » à la créativité pure et inextinguible.
C’est un moment presque insaisissable. Certains le remarquent, d’autres passent à côté, ne comprenant pas pourquoi cette fois-ci l’ouvrage dont ils sont les auteurs détient les caractéristiques du chef-d’œuvre. La réalisation semble se suffire à elle-même sans avoir besoin de fioritures ou de points d’amélioration. Telle une âme parfaite par nature, elle provoque l’émotion voire la fascination de sa simple présence. Nombre de peintures, récits, compositions musicales sont le témoignage de ce résultat qui parfois émeut des foules entières jusqu’aux larmes.
Que se passe-t-il vraiment ? Quelles différences existe-t-il entre les arts appliqués que l’on acquiert par formation scolaire tels les arts plastiques ou les études de design et l’art pur en général ?
Celui qui transcende notre propre culture artistique.
Pourquoi la Joconde fascine-t-elle ? Pourquoi le Taj Mahal atteint-il la dimension du sublime ? Pourquoi les grands classiques littéraires bouleversent-ils au point de changer des vies ou générer des vocations ? Pourquoi les paysages terrestres eux-mêmes nous saisissent-ils de leur beauté en nous donnant la conviction qu’ils n’ont nul besoin d’une quelconque « retouche » ?
C’est ici une question posée à celui qui crée.
Une réflexion, un retour en arrière sur ses ouvrages passés ou présents. Qu’il soit artiste de métier ou non, créateur du quotidien ou celui de l’occasionnel.
Essayons donc d’éclairer cette obscure seconde qui change tout.
Nous pouvons tous rendre les choses « esthétiquement correctes ». Faire concorder les couleurs sur une toile, inclure de belles tournures à un texte, additionner les notes et les silences d’une partition afin qu’elle devienne musique plaisante à l’oreille, concevoir un plat agréable au goût, décoré avec harmonie un espace intérieur ou extérieur, car nous sommes en tant qu’êtres humains, doués à différents degrés et inclinaisons, intimes et propres à chacun, du sens aigu de l’attrait, de l’élégance ou de la distinction.
Nous sommes constitués ainsi. Seule espèce animale capable de voir la beauté du monde et de la restituer dans nos vies. Seul être vivant à pouvoir s’émerveiller pour elle.
Or, afin de parfaire cette capacité, ou tout au moins de la côtoyer et la développer, indépendamment de notre degré d’esthétisme déjà acquis, nous employons des techniques.
Par exemple, nous apprenons la discipline demandée par la syntaxe pour l’écriture, les lois du cercle chromatique ou encore le jeu de la lumière et de l’ombre pour la peinture, les quatre saveurs fondamentales nécessaires à l’art culinaire…
Un nombre incalculable de règles d’or et constituants innés que le mental sait parfaitement intégrer et faire fonctionner pour nous rendre créateurs du beau ; existent.
Notre cerveau, semble-t-il, est donc l’outil rêvé et indispensable à nos réalisations pour les hisser au rang d’œuvre d’art.
Eh bien, peut-être que comprendre les arts au-delà des arts appliqués, c’est aussi comprendre que notre mental est surtout celui qui nous empêche d’accéder à cet espace ou le savoir et la logique s’efface pour laisser place à une perception de l’harmonie et la beauté qui semble venir d’ailleurs.
En outre, si l’on évoque le chef-d’œuvre, harmonie et beauté paraissent être des mots insuffisants à le décrire.
Effectivement, lorsque le chef-d’œuvre naît de nos talents, que nous peignions, écrivions, jouions une mélodie, ou édifiions des temples, nous l’avons conçu avec des armes qui ne sont plus de ce monde.
Subitement, nous n’avons plus pensé au « beau ». Nous avons été le « beau ». Une grâce indéfinissable qui a trait au sublime a pris forme à travers nous.
À un instant imperceptible, nous sommes passés de la création pensée à la création habitée. Du sens de l’esthétique à son octave supérieur.
Par quel moyen ? Difficile de le réduire à un terme. Ou même à une phrase.
Si je voulais prendre mon expérience personnelle en matière de peinture par exemple et décrire le processus qui s’opère lors de la création d’une pièce « réussie », je l’expliquerais de cette manière.
Il semble qu’il s’opère en premier lieu un changement au niveau du champ visuel. Celui-ci devant la toile et le sujet que l’on veut reproduire prend en quelque sorte un plan plus large, moins net et donc plus flou, diffus, et dans le même temps il semble percevoir la profondeur aux dépens du détail, privilégier l’objet en 3 dimensions plutôt que la surface à peindre en 2 dimensions. Le mental, subitement en accord, se taisant et une sorte de geste instinctif et intuitif se faisant.
Le reste vient tout seul.
Certains d’entre nous peuvent accéder à cet état créatif automatiquement, d’autres doivent s’exercer pour l’acquérir, et pour ceux qui lui reste étranger , ce n’est simplement pas encore le moment de le posséder et l’utiliser.
Il n’y a pas de jugement ici. La création est accessible à tous. La beauté aussi.
Il s’agit simplement d’un accès supplémentaire.
Quand le plus haut potentiel de création nous rend visite de manière brève ou intempestive.
Nous pouvons par ailleurs, comme évoqué ci-dessus, retrouver les traces de ce moment dans des œuvres d’art tel que La Joconde qui concentre à elle seule une lumière si palpable qu’elle ne peut que nous interpeller.
Ou le Taj Mahal qui fait corps et semble se fondre totalement avec son environnement, telle une fractale parfaite.
Sans omettre les grands classiques littéraires qui, forgés de mots, paraissent être à nos sens davantage une symphonie musicale qu’un récit.
Ainsi, la création habitée prend de multiples formes mais sa source est unique.
Nous avons eu accès pour un moment fugace à un potentiel créatif éthéré, impalpable, subtil,
Et certains le diront même ; divin.
Mais tout ceci n’est qu’un point de vue et une vérité qui m’appartient.
Alors, vous, chers artistes de métier ou de passage, et non-artistes ? Quelle serait la vôtre ? Quel est votre avis sur ce sujet atypique ?
Avez-vous vécu cet instant finalement… hors du temps.
Et donc, peut-être, hors de notre réalité physique ?
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Stella Hashes
J'ai cette Lune noire en poissons en maison 10.
Je pense que vous faites référence à la transcendance, il s'y passe un instant plus ou moins long de fusion avec le monde subtil qui permet de venir y calquer une de ses parts sur le monde réél.
Cela nécessite un véritable travail de lâcher-prise, d'etherisation totale, dans le sens où franchir la barrière du corps physique et de ses limitations sensorielles pour atteindre cette sublimation est difficilement explicable.
Pratiquant par exemple le yoga et la meditation, cela peut alors surgir. C'est comme si l'Ame se libérait du contenant qu'est le corps, pour réaliser cette union avec le grand Tout. Mais cela m'arrive aussi en ecoutant certaines musiques, en prenant certaines…
Commente répondre à cela domisenet...
Les ondes ne sont pas encore corpusculaires par définitions. Il est prouvé scientifiquement, par toutes les expériences issues de l'étude le la physique des quantas que l'observateur (nous) allons influencer le devenir d'un phénomène ondulatoire. Je ne suis ni physicienne des particules ni spécialiste sur le sujet, je ne peux me référer qu'à mes propres connaissances qui ne sont pas "professionnelles". Mais après avoir étudié le sujet je m'avancerai en disant que nous formons la réalité qui nous entoure. Pas avec notre neocortex, le 'logos", mais avec le subconcient. Donc, le cerveau limbique et nos réactions instinctives et le cerveau reptilien qui contient "la matrice" de notre existence.
En outre, en ce qui concerne la…
Domisenet suite via le chat....
J’aimerais avoir votre avis sur deux réflexions personnelles ( que je qualifierais de débile… au départ ) si je n’en étais pas à l’origine. 1- Pour vous , vous évoquez la matière, mais les ondes en sont elles une forme ? 2- Vous avez une grande connaissance des astres, de leurs influences sur de nombreux paramètres de notre vie …. Environ tous les 26000 ans ces derniers retrouvent le même alignement…. La vie terrestre serait elle cyclique ? J’attends avec impatience votre propre perception et réponses. Actuellement je suis en pleine réflexion sur l’ensemble de monuments exceptionnels (en pierre) dont les pyramides, temple Inca, Statues Îles de Pâques etc …. De votre retour, j’e…
Voici ce que serait mon premier commentaire. Il reste une vision tout à fait personnelle et peut-être, en première critique, un peu trop physique et mathématique… mais ceci n’engagera que moi …. Pour l’instant.
L’art m’apparaît comme un phénomène ondulatoire. Il est très perceptible dans le cadre de la musique, de la lecture d’un texte ou une pièce de théâtre. Mais ne serait-il pas plus intériorisée lorsque qu’il s’agit de peinture avec son premier récepteur qui est nos yeux .
Si récepteur il y a , il y a donc un émetteur …Émetteur (l’artiste) et un récepteur ( le reste du monde) .
J’aurais tendance à prioriser cette première remarque : En aucun cas l’émetteur ne devrait être critiqué… Un…